Lettre à ma soeur
22 juillet 2020

Cette lettre-témoignage a été écrite par une adolescente de 12 ans qui s’adresse à sa soeur qui a un trouble de l’attachement.
Chère sœur,
Je n’ai jamais su à quel point la santé mentale nous affecte, nous et les gens qui nous entourent.
Je n’ai jamais su combien de personnes sont atteintes de maladies mentales ni à quel point c’est vraiment sérieux, jusqu’à ce tu aies à quitter à cause de ça.
Ma sœur, ç’a été vraiment une année difficile pour notre famille.
Au début de l’année, tu as été diagnostiquée avec un trouble de l’attachement. Ç’a été difficile, mais ça a expliqué beaucoup.
Et enfin les choses ont été mal et j’ai presque oublié ce que c’était de vivre sans peur.
Et j’ai dit, je ne vivrai pas, je ne peux pas vivre comme ça.
Mais c’était difficile.
Ça allait tellement mal, en fait, que tu as dû partir.
Et nous avons été laissés seuls pour pleurer.
On a senti comme si c’était la fin du monde.
Ma sœur était partie
J’ai commencé à passer
Tout mon temps
À penser à toi.
Tout était différent
Maman et papa étaient toujours partis
Au téléphone
En réunion
À parler à des gens
Tant de personnes.
Tant d’appels,
Tant de réunions
Tant de larmes.
Quand il a été temps d’aller te visiter à ta nouvelle place, je ne savais pas quoi penser.
Je n’avais jamais été à un hôpital psychiatrique avant.
Et maintenant je vais passer la porte.
On a dû monter plusieurs escaliers, ta chambre est au 4e.
Cet endroit a beaucoup de serrures
Cet endroit a beaucoup d’étages
Cet endroit fait peur
Et vraiment effrayant.
Dès qu’on arrive à ton aile, on entre à l’intérieur.
Le corridor est long, mais pas très large.
On est arrivé à ta chambre, mais il n’y a presque rien.
Un lit,
Un bureau,
Un pupitre,
Tout est vissé au mur.
Ma sœur, je ne t’ai pas vu depuis plusieurs, plusieurs jours.
Tout ce que tu as fait nous a causé beaucoup de souffrances
Te voir ici me donne envie de vomir.
Je n’aurais jamais dû venir.
Tu me manques tellement.
Quand est venu le temps de partir, je veux pleurer.
Pourquoi te laisse-t-on derrière ?
Ça ne dépend pas de moi quand tu reviens à la maison
Mais ça ne m’empêche pas de me sentir seule.
Quelques semaines sont passées, il n’y a pas grand-chose à faire.
Les journées s’estompent
Le temps importe peu
Tout ce que je sais est que tu es toujours partie.
Quelques jours de plus s’écoulent
Nous recevons la nouvelle
Tu reviendras peut-être bientôt à la maison.
Comment ça se passera quand tu seras de retour ?
Est-ce que tu prendras encore mes affaires et planifieras une attaque ?
Voudras-tu toujours mentir, voler et te chicaner ?
Voudras-tu crier de toutes tes forces ?
Ma sœur, la journée de ton retour à la maison a été toute une journée.
Je me suis cachée dans ma chambre, car je ne savais pas quoi dire.
Tu es partie depuis toujours
Et je ne veux jamais que ça se reproduise.
Chère sœur, ça fait quelques jours.
Tu as déjà commencé à te chicaner.
Ça faisait un mois que tu étais partie
Ça aurait dû être assez
Pour que tu puisses rester.
Nous essayons de rester positifs
Même lors de mauvaises journées
Nous essayons d’apprendre tes nouvelles façons
Même si la vie est différente maintenant.
La vérité est que la santé mentale est un gros problème.
Je sais maintenant que beaucoup de personnes ont des problèmes de santé mentale.
Je sais ce que c’est d’avoir un membre de la famille amené à un hôpital psychiatrique.
Chère sœur, j’ai beaucoup appris cette année et je suis certaine que toi aussi.
Et cela été difficile mais bon, on est passé au travers!